En 2021, près de 2 milliards d’euros ont été collectés en France via du financement participatif. Cette solution de financement, aussi appelée crowdfunding, rencontre un succès croissant depuis une décennie. Va-t-elle continuer sur sa lancée ?
Quel est le principe du financement participatif ?
Le financement participatif, un échange de fonds
Le financement participatif est défini comme un échange de fonds entre individus par l’intermédiaire d’un site internet. Concrètement, les porteurs d’un projet sont mis en relation avec les financeurs d’un projet via une plateforme en ligne. Ce mode de financement alternatif est utilisé en général dans l’objectif de créer une entreprise ou pour développer des projets.
Le financement participatif réuni différents acteurs
Plusieurs acteurs peuvent être porteurs de projet : des entreprises, des particuliers, des associations et même des acteurs publics. Ce moyen permet de récolter des fonds rapidement grâce à de nombreux contributeurs et sans frais initiaux. De plus, il repose sur une situation de confiance entre investisseur et porteur du projet, car les échanges se font en toute transparence sur la plateforme internet. Il donne à l’investisseur une place centrale dans le projet, qui sans lui ne pourrait voir le jour.
Ce nouvel instrument financier s’inscrit dans l’économie collaborative. Ce type de finance recourt à une plateforme en ligne (site internet, application mobile) et encourage les échanges entre particuliers.
Quels sont les différents types de financement participatif ?
Il existe différentes formes de financement participatif :
Le don
La première, et plus répandue, est le don, avec ou sans contrepartie.
Le prêt, ou crowdlending
Le crowdlending est un prêt rémunéré que des particuliers ou des entreprises peuvent octroyer à une TPE ou une PME pour financer son développement et ses projets.
L’investissement en fonds propres, ou crowdinvesting
Le crowdinvesting est une forme de financement participatif qui consiste pour un particulier à rentrer au capital d’une entreprise en achetant des actions. Les particuliers qui font ce type d’investissement peuvent recevoir des dividendes ou revendre leur action en faisant une plus-value. Il peut également s’agir d’un investissement en obligations qui rétribue le contributeur en intérêts.
Une croissance exceptionnelle du financement participatif en 2021
L’année 2021 bat tous les records avec + 84 % de fonds collectés par rapport à l’année précédente. En effet, d’après le Baromètre du Crowdfunding en France, publié par Financement Participatif France, le crowdfunding a représenté un montant de presque 2 milliards d’euros en France en 2021. Ces chiffres vertigineux montrent que le crowdfunding est une solution d’épargne de plus en plus utilisée par les Français et que les projets financés sont de plus en plus nombreux.
La hausse des financements participatifs est essentiellement due à la hausse des financements en prêts, notamment concernant l’immobilier. En effet, avec seulement 3000 projets, l’immobilier a collecté près de 1,58 milliards d’euros.
De plus, la dimension durable est de plus en plus présente dans le crowdfunding. En effet, les projets financiers durables correspondent à un montant de 440 millions d’euros en 2021, soit 23,4% du volume total collecté et 45,6% des projets financés. Le crowdfunding s’est beaucoup développé autour de projets à impact, par exemple, la plateforme Lendosphère permet de financer des projets de transition énergétique au travers de projets éolien ou solaire. La plateforme Miimosa quant à elle propose de financer des projets de transition alimentaire et agricole.


Le crowdfunding est un sujet d’actualité européenne. En effet, une réforme du marché du crowdfunding à l’échelle européenne est en cours. Celle-ci vise à harmoniser les règles et à favoriser l’internationalisation des plateformes. Elle instaure un nouveau statut pour les plateformes de financement participatif : l’ESCP (European Crowdfunding Service Provider), qui vient remplacer les statuts français d’Intermédiaire en Financement Participatif (IFP) et de Conseiller en Investissement Participatif (CIP). Ce nouveau statut reflète le rôle d’intermédiaire des plateformes de crowdfunding entre les contributeurs et les projets risqués. Il met l’accent sur la transparence de l’analyse des risques portés par les projets.
Mais des risques pèsent sur le financement participatif
Comme tous les métiers de la finance, le financement participatif est soumis à des risques. Par exemple, ce qui a fait la renommée du financement participatif est son utilité pendant la crise du Covid 19. En effet, les plateformes de crowdfunding ont permis à beaucoup de TPE et PME de souscrire des Prêts Garantis par l’Etat (PGE) en collectant l’argent à des investisseurs particuliers. Or, les défaillances d’entreprises pourraient augmenter avec la fin des plans de soutien aux entreprises, mis en place pendant la crise Covid. Cela pourrait faire baisser les rendements attendus des investisseurs particuliers, et les rendre moins attractifs aux investisseurs les plus averses aux risques.
De plus, la hausse des taux obligataires pourrait rendre les produits moins risqués plus attractifs auprès des investisseurs.
Enfin, l’inflation pourrait nuire à la collecte de dons auprès de particuliers. Effectivement, les particuliers pourraient avoir moins de capacité d’épargne et être plus averse au risque. Cela les détournerait des plateformes de financement participatif au profit de placements moins risqués en banque.
Le financement participatif a-t-il un bel avenir devant lui ?
Avec une croissance dynamique durant la dernière décennie, on peut parier que le financement participatif continuera d’attirer les particuliers, notamment sur des projets à impact.